La Tavola est devenue canadienne

Cette semaine nous allons discuter avec Caroline di Cocco de ses aventures pour préserver l’histoire, la langue et la culture de gens qui représentent l’un des plus grands groupes d’immigrés au Canada : les Italo-canadiens.

Les Italiens représentent un large pan de l’histoire de l’immigration canadienne. Lors du recensement de 2011, 1,5 millions de Canadiens, soit 4,6% de la population totale, ont déclaré avoir un héritage, au moins partiel, italien. Les Italiens qui sont venus, et continuent de venir au Canada, avec leur langue (ou plutôt leurs langues comme on le verra plus tard), font maintenant intégralement partie du paysage linguistique canadien. C’est le travail de Caroline di Cocco et d’autres gens à travers le Canada, que de préserver les histoires, les expériences et la langue de ces gens. Pas seulement pour leurs descendants mais pour tous les Canadiens.

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[En faisant du vin à la main]

MI: Qu’est-ce qui vous a amenée à vous impliquer dans ce travail de documentation de l’héritage des Italiens au Canada ?

CdC : J’ai commencé à récolter de la documentation pour l’histoire de La Présence italo-canadienne au milieu des années 80. J’avais essayé de trouver des éléments historiques indiquant la présence italienne dans la région de Sarnia en Ontario. En regardant les écrits sur l’histoire de la ville, la chose la plus proche du sujet que j’ai pu trouver est qu’il y a eu une augmentation de la population italienne dans les années 50 à cause de l’augmentation du nombre de raffineries. Je me suis mise à suivre les pistes suivantes : comment la présence italo-canadienne a-t-elle changé la communauté de Sarnia-Lambton, et comment les Italiens ont-ils, eux, changé en se créant un nouveau foyer et une nouvelle vie dans cette région ? J’ai eu la profonde impression que si on ne prenait pas la responsabilité de faire des recherches et de créer des archives sur les histoires qui constituent la présence italo-canadienne, ces histoires seraient perdues à jamais pour les générations futures.

MI: Racontez-nous l’histoire de l’immigration italienne. Quand les Italiens sont-ils venus au Canada ?

CdC : L’histoire de l’immigration italienne comporte beaucoup de complexités qui pourraient remplir des volumes de livres. Pour vous répondre simplement, je peux évoquer brièvement deux aspects. Ces histoires se sont construites sur des luttes, des sacrifices, la survie, la débrouille, le travail, l’adaptation et le succès ; et elles ont aussi débouché sur la création d’une identité unique et différente de celle des Italiens d’Italie. Tout cela s’est créé parce que les Italiens se sont accrochés à leur propre identité et à leurs valeurs tout en recréant en même temps cette identité dans le contexte canadien. L’histoire de l’immigration à Sarnia Lambton a été mise à l’écrit dans un livre One by one… Passo dopo passo. Dans l’introduction, la docteure Gabriele Scardellato a écrit : « à partir de la fin des années 1870 jusqu’au début des années 1980 un total d’environ 630 000 Italiens ont immigré au Canada. » Dans notre recherche sur la région nous avons trouvé des preuves de la présence d’un certain Charles Ribighini en 1870 qui était venu pour travailler dans les gisements de pétrole dans la région de Petrolia. [Il se peut que ce Ch. Ribighini soit le tout premier Italien à être venu au Canada bien que personne ne puisse jamais en être sûr à 100%.]

De nombreuses versions de cette histoire et de ces aventures se retrouvent éparpillées partout à travers le pays et dans des collections privées. Ces histoires d’Italo-Canadiens, qu’on a recueillies, sont fragmentées et beaucoup sont cachées du public. On a besoin de faire plus de recherches parce que les collections et les histoires personnelles se retrouvent perdues ou oubliées génération après génération.

Afin de préserver ces histoires, de les rendre accessibles au public mais aussi de documenter celles qui doivent encore être racontées, on a fondé le Projet d’Archives Italo-Canadien (ICAP) [https://icap.ca/?lang=fr].

MI: De quoi s’agit-il? Parlez-nous de ce projet.

CdC : Le Projet d’Archives Italo-Canadien (ICAP) est une organisation à but non lucratif et une S.A., qui a pour but de promouvoir et d’organiser une stratégie nationale pour recueillir, préserver et rendre accessible les informations sur les expériences italo-canadiennes à travers le pays. À cette fin, l’ICAP a créé à travers tout le Canada un réseau de chercheurs, établis et émergents, qui travaillent dans le domaine des études italo-canadiennes afin de collaborer, de s’associer et de se connecter avec d’autres individus, groupes, organisations et institutions partout dans le pays, tous ceux qui s’intéressent à l’expérience italo-canadienne. Grace à ce réseau, l’ICAP travaille à encourager et à soutenir des activités qui cherchent à préserver et à fournir un accès à la documentation sur l’expérience italo-canadienne.

MI: Pourquoi est-il important de préserver l’italien que parlent les immigrants et leurs descendants au Canada ?

CdC : Je crois que l’identité de notre héritage est directement liée à cette langue en particulier. En comprenant et en parlant la langue de notre héritage, on crée une connexion plus forte avec la culture et on est capable d’engager le dialogue avec d’autres gens au sein de la communauté, ce qui en retour nous donne l’impression de faire partie de cet héritage.

MI: Comment les Archives utilisent-elles les informations qu’elles récoltent pour créer et renforcer cette connexion ?

CdC : L’ICAP ne récolte pas directement les informations mais il facilite la préservation des collections. Il le fait grâce à son réseau national d’experts qui aident à identifier des collections qui risquent d’être perdues, et qui aident aussi à rediriger ces collections vers des services d’archives telles que le Musée canadien de l’histoire, ou vers des archives locales. Partout au Canada les membres de l’ICAP aident à rassembler les communautés italo-canadiennes pour qu’elles engagent la conversation pour parler de leurs histoires, et aussi pour encourager les communautés locales à collecter, préserver et rendre accessibles leur histoire. Nous encourageons les gens à partager leurs histoires parce qu’elles représentent une partie importante de l’histoire du Canada. Nous les aidons, avec des experts, à trouver un moyen de préserver leur histoire. Nous offrons des ateliers et nous essayons de mettre en contact des communautés qui ont les mêmes idées pour effectuer ce genre de travail. Enfin, nous offrons du soutien et des conseils pour s’assurer que toute documentation est préservée que ce soit dans des archives locales, provinciales, universitaires ou nationales.

En gardant ces documents, histoires et artefacts dans les archives, nous nous assurons qu’ils sont gérés et catalogués professionnellement et, au fil du temps, numérisés et rendus accessibles à tous les Canadiens.

MI: Pourquoi est-il important d’enregistrer les voix et les histoires des immigrants italiens et de leurs familles ?

CdC : Les voix et les histoires des immigrants italiens nous parlent d’expériences, de changements radicaux dans la vie des gens et de comment leurs vies ont eu un impact sur les communautés dans lesquelles ils se sont installés. Ces histoires sont celles de gens qui, pour la plupart, viennent de milieux très modestes. Les histoires sont importantes à de nombreux égards et je crois qu’il est de notre responsabilité de nous assurer que les générations futures puissent aussi les entendre. Si nous ne documentons pas notre histoire, alors qui le fera ? Après tout, ça nous aide à mieux nous comprendre nous-mêmes et aussi à comprendre comment nous nous intégrons dans le tissu social canadien.

MI: Comment culture et langue sont-elles liées?

CdC : Culture et langue sont intrinsèquement liées l’une à l’autre. L’identité culturelle est enracinée dans la langue à de nombreux égards. Prenez par exemple la relation qu’ont les Italiens à la nourriture. Quand une table est considérée sous sa simple forme physique, le nom est de genre neutre ‘il tavolo’. Mais quand la table est mise pour recevoir des invités à diner, ou bien même quand elle est préparée pour un repas familial, il ne s’agit plus d’un simple objet physique et objectif et le genre féminin est alors utilisé : on dit ‘ la tavola’.

MI: Qu’est-ce que les expériences des immigrants italiens nous disent sur la langue et l’immigration plus généralement ?

CdC : Les histoires et les expériences nous disent que, bien que les gens s’adaptent à une vie dans un nouveau pays, qu’ils s’y habituent, qu’ils la reconstruisent, leur identité reste intrinsèquement connectée à leur langue et à leur lieu d’origine. La formation de leurs valeurs et de leur façon de penser se trouve en majeure partie connectée à leurs racines. Leur comportement est de nombreuses manières façonnée par le lieu d’origine et est lié de près à leur héritage. En gros, je vois que la vie quotidienne des immigrants, bien qu’ils soient maintenant à tous égards canadiens, est pleine d’habitudes et de façons de vivre qui sont étroitement liées à leur héritage ethnique et historique. [Par exemple, ma grand-mère fait toujours du pain frais le matin à l’âge de 78 et ce, presque tous les jours. Elle a des amis qui connaissent des lieux ‘secrets’ où ils récoltent des asperges sauvages et des champignons chaque année, et qui transmettent le nom de ces lieux à leurs enfants. La pleine lune d’octobre est toujours utilisée comme repère pour dire quand le vin pressé dans les garages doit être mis en bouteille ou rangé dans les casiers.]

MI: Vous avez publié un livre sur l’histoire des Italiens dans la ville de Sarnia (il se trouve que c’est justement aussi ma ville natale). Quelle a été l’expérience et l’histoire des Italiens du sud-est de l’Ontario et est-ce qu’elles diffèrent de celles ailleurs au Canada ?

CdC : Je trouve qu’il y a beaucoup de similarités mais aussi des différences significatives. Les histoires ont un thème commun quel que soit l’endroit où les Italiens se sont établis, pas seulement au Canada mais partout dans le monde. Pour la plupart, une forte éthique de travail et des unités familiales proches sont les valeurs communes où que vous alliez.

J’ai observé que dans les villes les plus petites, les Italiens semblent s’être intégrés plus rapidement au sein de la communauté canadienne bien qu’ils continuent à maintenir une fierté de leur héritage. Dans les petits centres urbains, les personnes d’origine italienne s’identifient soit comme italo-canadiens ou simplement comme Canadiens d’origine italienne. Dans les grands centres urbains où le nombre d’Italiens est de l’ordre de centaines de milliers, comme à Toronto, ils ont créé des « Petites Italies » et il semble qu’ils restent davantage connectés à leur lieu d’origine. À partir de mes conversations avec de nombreux groupes et personnes, il semble qu’ils s’identifient plus avec l’Italie.

Lorsque dans la conversation on en arrive à parler de l’histoire italo-canadienne, je trouve que dans les petites villes les gens se focalisent sur leur parcours pour venir ici au Canada tandis que dans les grandes villes il s’agit plutôt de ce que ça signifie d’être italien.

MI: Y a-t-il des différences entre l’italien parlé à Sarnia, à Windsor, à Toronto ou ailleurs au Canada ? Pourquoi à votre avis ?

CdC : À cause de ‘l’immigration en chaîne’ [qui permet à un immigrant, une fois la citoyenneté ou la résidence permanente acquise, de sponsoriser ou d’amener la famille étendue à les rejoindre dans leur nouveau pays], les gens d’une même ville ou région d’Italie s’installent dans les mêmes lieux au Canada. Du fait que la plupart des gens qui ont émigré étaient très peu éduqués, ils ne parlaient pas l’italien standard mais leur dialecte particulier, qui est souvent une langue très différente. Par exemple si le groupe vient de Sicile, les gens parlent sicilien. Pour quelqu’un comme moi, originaire du centre de l’Italie, le sicilien est une langue étrangère.

Il existe beaucoup de dialectes différents provenant tous d’Italie. Ces dialectes sont tous labélisés italiens ; néanmoins ils sont distincts les uns des autres. En fonction de l’endroit où un groupe spécifique d’immigrants italiens s’est installé, on verra un dialecte commun. Par exemple, la majorité des Italiens à s’être installés à Sarnia viennent d’une région du sud du Latium, connue sous le nom de Ciociarie ; vous entendrez donc parler ce dialecte. À Toronto le plus grand nombre des immigrants viennent de Calabre, beaucoup de Sicile, certains de Frioul, des Abruzzes, du Molise, tandis qu’un nombre beaucoup plus petit vient du sud du Latium. Non seulement vous avez différents ‘italiens’ parlés d’une ville à l’autre mais vous avez aussi une grande variation dans les villes mêmes.

C’est seulement ces 20 dernières années peut-être, à cause de l’éducation de masse, que la plupart des gens parlent l’italien ‘standard’ en Italie et que malheureusement les dialectes se perdent.

MI: Avez-vous l’impression que l’expérience ‘d’être italien’ au Canada a changé au cours des 50 dernières années ?

CdC : Oui je pense que ça a changé. On est passé d’une ‘italianité’ dotée au départ d’une vision négative ou péjorative à un état de ‘c’est dans le vent’ aujourd’hui. L’expérience a changé parce que les Italiens ont gagné le respect des autres Canadiens au fil du temps. Au fur et à mesure que les Canadiens interagissaient avec les Italiens, ils étaient de moins en moins suspicieux à leur égard. Cette compréhension les a menés à apprécier les valeurs italiennes du dur labeur, de la famille, de la bonne nourriture, ainsi de suite et, bien sûr, cela a marché dans le sens inverse aussi puisque les Italiens se sont intégrés de plus en plus dans la société canadienne.

Malheureusement, cette acceptation a mené à la perception que la langue italienne n’est pas nécessaire et donc à un désintérêt pour l’apprentissage de l’italien. Il y a de moins en moins d’Italo-canadiens aujourd’hui qui parlent italien.

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[Mes grandparents, Rita et Cataldo, et mon oncle et père, Frank et John]

Il existe l’expression « canadien à trait d’union ». Cette expression représente l’idée que beaucoup de Canadiens ne s’identifient pas simplement à l’identité canadienne. Si vous posez la question à beaucoup de Canadiens, dont beaucoup dans ma propre famille, ils ne diront pas qu’ils sont canadiens, mais plutôt qu’ils sont « X-canadiens ». Par exemple, ils se considèrent peut-être « italo-canadiens » ou peut-être même seulement « italiens » (la partie canadienne étant présupposée).

Seulement très peu de Canadiens, s’ils veulent bien remonter deux ou trois générations en arrière, trouveront que leurs ancêtres vivaient au Canada. Nous sommes une nation faite de nationalités différentes. Les Canadiens, ce sont les Premières Nations, les Inuits, les Métis mais aussi des Somaliens des Ukrainiens, et des Thaïlandais. Ces héritages nous façonnent individuellement et aussi en tant que nation. Être italien n’est pas quelque chose dont j’ai besoin dans la vie quotidienne mais ça m’aide à me sentir plus en adéquation avec mon passé.

En fait je me considère tout simplement canadien ; je n’utilise pas de trait d’union mais ma famille est faite d’Italiens et de Néerlandais et ça, ça fait partie de ma réalité en tant que Canadien. Ce que ça signifie d’être canadien est aussi divers que les nationalités, les gens et les langues qui font notre pays ; ça, c’est l’une des choses que je préfère quant au fait d’être canadien.

Et parce que ce serait irresponsable, même une abnégation de mon devoir, de ne pas vous fournir de délicieuses recettes italiennes, en voilà (recettes écrites en anglais) :

http://www.theglobeandmail.com/life/food-and-wine/food-trends/have-you-tried-zeppole-its-a-pastry-lovers-fever-dream/article4096172/

http://www.anitaliancanadianlife.ca/recipes/ciambelle-with-fennel/

 

A tantôt,

 

Michael Iannozzi

Merci bien Floriane pour ton aide!

 

 

La journée internationale de la Langue Maternelle

Les langues sont bien plus qu’ « une façon de communiquer. » Elles suscitent des émotions, formant les poésies, les récits, les chansons et beaucoup d’autres formes puissantes pour l’expression de soi. Elles façonnent nos identités, ce que nous sommes et elles nous connectent au reste du monde. Les langues sont faites pour se faire comprendre mais pas seulement ; elles nous permettent de nous comprendre les uns les autres de façon bien plus profonde.

[Affiche de la journée en 2011]

[Affiche de la journée en 2011]

Samedi dernier, c’était la Journée Internationale de la Langue Maternelle. C’est une journée créée par l’UNESCO pour célébrer toutes nos identités ; elle a lieu le 21 février de chaque année et ce, depuis une quinzaine d’années. Elle nous donne l’occasion de reconnaitre et d’apprécier la beauté des quelques 6 000 langues qui existent sur Terre. On fait souvent la comparaison entre les langues en danger et les espèces animales en voie de disparition : nous pourrions très bien en avoir seulement cinq ou dix mais dans ce cas, le monde ne serait-il pas beaucoup moins beau et intéressant sans toutes les autres ? La diversité de nos langues ne devrait pas être vue comme une source de confusion ou de malentendus : toutes les langues sans exception représentent une part essentielle du tissu qui constitue l’humanité. A chaque fois que nous perdons une langue, c’est un autre point de vue sur l’être humain que nous perdons. Nous perdons la manière dont les locuteurs de cette langue voyaient le monde et en conséquence, nous perdons un autre angle avec lequel contempler le monde.

D’après les chiffres du dernier recensement, 45% des Torontois ne parlent pas anglais chez eux. Beaucoup de Canadiens à travers le pays ont une « langue-héritage ». Ma grand-mère maternelle a grandi en parlant néerlandais tandis que mon grand-père a grandi avec un père immigré italien ; la langue maternelle de mon père est l’italien : ses parents ont émigré juste avant sa naissance. Nous devrions célébrer nos origines et nous souvenir que notre identité ne se façonne pas seulement parce que nous sommes thaï, cri ou français mais aussi à cause des langues qui viennent avec ces héritages.

Ma langue maternelle est l’anglais et il m’est facile de prendre pour acquis que, où que j’aille, des ressources en anglais se trouvent autour de moi. Néanmoins, pour de nombreuses personnes, l’anglais n’est peut-être que la langue de travail, de l’école ou celle parlée à l’extérieur de la maison tandis que leur langue maternelle est celle utilisée dans leur foyer avec la famille, ou pour l’introspection.

En linguistique il existe un concept appelé « hypothèse de Sapir-Whorf » selon lequel certaines choses ne peuvent même pas se concevoir dans d’autres langues. Par exemple, si votre langue n’a pas de terme pour l’allemand « Schadenfreude », vous aurez alors de la difficulté à en saisir l’idée qui est à peu près : prendre du plaisir dans la douleur des autres (pensez aux gens qui tombent par terre dans l’émission « America’s Funniest Home Videos » (version américaine), « Drôle de vidéo » (version canadienne), « Vidéo Gag » (version française)). Cependant, il se trouve que cette hypothèse est fausse. Même s’il n’existe pas de mot en anglais ou en français d’ailleurs pour le terme espagnol « sobremesa » qui décrit des conversations agréables mais sinueuses, couvrant de nombreux sujets que l’on peut avoir, assis autour d’une table après un repas, il me semble en effet que la plupart d’entre nous peut s’identifier avec ce concept.

Bien que l’hypothèse de Sapir-Whorf soit pour la plupart fausse, il existe bel et bien des choses qui diffèrent selon votre langue maternelle. J’ai lu des textes de Leonard Cohen traduits en français et j’affirme volontiers qu’il y a quelque chose d’indescriptible qui manque effectivement dans la traduction de l’œuvre : une partie importante de la beauté n’est pas rendue dans la version française.

Chaque année, le 21 février, nous devrions considérer la promotion, l’enseignement et l’utilisation de toutes les langues que nous savons parler. Mais ne nous arrêtons pas là ! Continuons après cette date. Ne nous arrêtons pas avec une seule journée. Nous devrions tous être fiers de nos langues et de notre héritage et nous devrions être enthousiastes à l’idée de les partager avec notre entourage.

[Affiche pour la charte européenne des langues régionales ou minoritaires]

[Affiche pour la charte européenne des langues régionales ou minoritaires]

En fin de compte, quel que soit votre héritage, quelles que soient les langues que vous parlez et d’où que vous veniez, profitez de la Journée Internationale de la Langue Maternelle pour réfléchir aux composantes multiculturelles, multilingues, qui vous ont menés là où vous vous trouvez aujourd’hui. Le monde est bien meilleur avec de sa variété et de sa diversité ; les langues représentent une autre moyen de prouver cela.

Alors, sortez et apportez-en la preuve !

 

À tantôt,

 

Michael Iannozzi

 

Merci bien Floriane Letourneux. Elle me donne beaucoup d’aide avec les traductions.